Enfin, un polar qui nous parle d’Istanbul, non pas de la ville-monde d’aujourd’hui comme le fait Mehmet Murat Somer, mais de la ville frontière des lendemains de la deuxième guerre mondiale. Joseph Kanon, avec « Le passager d’Istanbul« , nous décrit donc la ville des trafics et des trafiquants, avec un personnage clé, un passeur, qui, pour sa dernière affaire, se retrouve confronté au pire, devoir faire passer un nazi pour que ce dernier se réfugie en Orient… Léon est en lutte avec ses propres tourments, ses mensonges, aux autres et à soi-même, un très beau roman sur le cynisme, l’idéalisme, un excellent polar sans aucune morale, qui oscille entre livre d’histoire et roman d’espionnage.
Joseph Kanon – Le Passager d’Istanbul – Le Seuil 2014