Olivier Berlion a adapté en images et en deux tomes « la commedia des ratés » de Tonino Benacquista. Ce chef d’œuvre fête ses 20 ans et le revoir en BD offre une bonne piqûre de rappel. Sur de belles aquarelles, le trait graphique est lourd et nerveux, le découpage rend pertinemment les accélérations de l’intrigue et on retrouve un « Antoni Polsinelli » tel qu’imaginé à la lecture de l’original… une commedia réussie ! Pour mémoire, Antoni hérite une vigne de son meilleur ami Dario, mystérieusement abattu d’une balle de 9mm. La vigne se trouve à la périphérie de Sora et bien que les deux amis soient originaires d’Italie, l’un comme l’autre n’y ont plus aucune attache. Peu à peu, Antoni va découvrir que la vigne en question est le lieu d’une magnifique magouille montée par Dario… sur laquelle pléthore d’individus vont réclamer des intérêts. Une critique évidente du milieu malsain de la société, avec d’anciens fascistes, 
de vrais mafiosi et en chef des vilains l’Eglise catholique romaine (on est en Italie après avoir quitté Paris et Vitry-sur-Seine) et ses serviteurs qui ont flairé le magot.
Un portrait de la petite ville de Sora et de ses alentours ruraux très bien imagés, la dolce vita avec quelques coups tordus comme les raconte si bien Benaquista. À noter que ce dernier bénéficie d’adaptation BD plutôt réussies jusqu’ici (cf. collaboration avec Jacques Ferrandez sur « l’Outremangeur » et sur la « Boîte Noire »).
Tonino Benaquista & Olivier Berlion – La commedia des ratés – Dargaud 2011
Je m’aperçois que j’enchaîne les bouquins traitant de religion… d’ici à ce que certains me traitent de crapaud de bénitier ou a contrario d’infâme impie et athée… tant pis, j’en prends le parti avec sourire.