Ceci n’est pas un polar urbain, ni un polar dont l’environnement impacte fortement l’intrigue. « 220 Volts » est un polar électrique qui envoie une sacré patate à tout individu qui en tourne les pages. Mieux qu’une douche froide de bon matin, plus radical qu’une eau-de-vie, une bonne décharge. Pour revenir à ce qui tient lieu de fil rouge de ce blog, le lien entre l’intrigue et l’environnement dans lequel l’auteur plonge son ouvrage, l’histoire contée par Joseph Incardona s’inscrit bien dans un contexte géographique particulier, une ferme perdue en moyenne montagne. Peu importe le lieu exact, l’important est dans l’isolement et dans le cochon. « 220 Volts » ne se raconte pas, mais pourrait se résumer en : « prendre une satanée décharge en mettant les doigts dans la prise, permet à son cerveau de faire la lumière, de changer sa vie, sa vie de cochon. »
Cent quatre-vingts pages lues à toute vitesse, très rythmées, très enlevées, de la difficulté de vivre en couple, de paraître, et des solutions évidentes qu’on ne voit pas toujours, surtout quand elles sont sous notre nez, une immoralité pertinente, deux heures de plaisir dans un style très différent de « Trash Circus« qui vous permettront d’envisager votre partenaire et le cochon – qui parfois sommeille en lui- d’une manière très différente.
Joseph Incardona – 220 Volts – Fayard 2011