Un succès qui perdure d’année en année, avec plus de soixante-dix auteurs, une douzaine de librairies, des débats, des films, du théâtre, des jeux… Impossible de résumer la densité des débats et leur exhaustivité, le succès empêchant quiconque de suivre l’intégralité des conférences et des manifestations a au moins le bénéfice de donner à chacun quelques excellentes miettes à grignoter.
Je ne restituerai donc pas les Quais du polar 2013, mais évoquerai avec plaisir…
… quelques unes des phrases entendues qui m’ont marqué, pour aider à faire apprécier ces livres et leurs auteurs :
« J’humanise les violences » – Rachid Santaki ; « Athènes ne meurt pas d’une crise cardiaque mais d’Alzheimer. Sa conscience disparaît. Sa réalité dépasse la fiction » – Petros Markaris ; « Bangkok est la ville de la valeur relative » – John Burdett ; « Le roman est dans la vérité et non dans la réalité » – Ingrid Astier ;
… quelques considérations sur le polar non urbain :
« La campagne est la terre des secrets, des mythologies, un lieu où le noir est réellement noir et où le silence est prégnant… effrayante pour les citadins que nous sommes devenus. On retourne aux sources, à la quintessence de l’humanité face à la puissance de la nature, aux peurs ancestrales. Les mystères et les conflits y sont réglés par les habitants, sans le concours d’aucune autorité administrative, la proximité obligeant le silence ». Peter May, Sylvie Granotier, Dolores Retondo, Sandrine Collette ;
… quelques arpèges :
« La musique est un repère temporel, une passerelle, un moment d’échanges. La musique permet d’incarner mes personnages. Quand j’écris, je me conditionne par la musique » – Rachid Santaki
« J’ai besoin de la musique pour créer l’atmosphère, le ton du roman. Je suis un musicien raté et l’écriture prolonge ce besoin de composer ». – Markus Malte, à qui égoïstement, je souhaite de poursuivre sa carrière de musicien raté pour nous amener encore pléthore de chefs d’œuvre comme « Les Harmoniques » ;
et un grand homme, Sam Millar, déjà évoqué au travers de « Redemption Factory« , et sur lequel je m’appesantirai dès la lecture de « On the brinks » achevée.
Un bémol pour cette édition placée sous le signe de l’Asie. A priori, l’hôtel de ville de Lyon qui possède l’espace le plus grand pour accueillir du public n’a pu accueillir les conférences consacrées à ce thème… Résultat, une centaine de personnes seulement ont pu assister aux deux « Passeports pour l’Asie » et partager cette passion de l’Asie transmise par des auteurs états-uniens à la sauce chinoise Qiu Xiaolong (très bonhomme) ou vietnamienne Tran-Van Tran Nhut, franco-britanniques comme John Burdett, Romain Slocombe ou écossais avec Peter May. Ces auteurs talentueux ont su nous enchanter en évoquant les villes asiatiques, Bangkok, Beijing ou Shanghai, le Vietnam, la Chine, le Japon en donnant du corps et de l’âme à ces villes et leurs atmosphères.