Sans les travers de l’ultralibéralisme de notre société, de telles idées n’apparaîtraient nulle part, ni à Berlin, ni ailleurs. En partant du thème du chômage et du harcèlement au travail, Zoran Drvenkar nous conduit sur les traces de la culpabilité et de la vengeance avec « Sorry ». L’intrigue complexe et la construction très originale de ce thriller manipulent et bousculent le lecteur, lui renvoyant ses propres contradictions de vie. Pris dans le dédale du nouveau Berlin et de leurs excuses tarifées, quatre trentenaires à l’initiative d’un nouveau métier – s’excuser en lieu et place des entreprises qui licencient – sont confrontés au machiavélisme d’un tueur particulièrement cynique. On traîne autour du Wannsee avec des allers-retours temporels qui ne s’éclaireront qu’à la dernière page avalée. De quoi considérer nos peurs d’enfance avec un peu plus de respect, mais je n’en dirai pas plus.
Zoran Drvenkar – Sorry – Sonatine 2011