C’est certain. Antonin Varenne est un des meilleurs romanciers français. Déjà, « Fakir » et « Le mur, le kabyle et le marin » m’avaient mis deux bonnes droites… « Battues » me semble encore au niveau supérieur. Un excellent roman noir qui s’écrit dans une veine assez rare – si l’on excepte les non moins brillants « Grossir le ciel » de Franck Bouysse et « La meute des honnêtes gens » de Laurence Biberfeld – le polar social et rural. « Battues » nous dresse le portrait d’une bourgade de province, chef-lieu d’un département rural où deux familles de latifundistes font la pluie et le beau temps, et de Rémi Parrot, trentenaire, homme isolé, fracturé par la vie. Une enquête de gendarmerie à propos d’un meurtre, d’une disparition, d’un incendie criminel et de coups de feu constitue la trame de « Battues« .
Un polar qui met en avant les magouilles pour s’approprier les richesses des terres et enfouir les déchets de manière discrète, un roman qui montre avec beaucoup de finesse et de discernement une société aux ordres des puissants, balayant avec beaucoup d’acuité les sentiments les plus forts de ses hommes et ses femmes. Derrière Rémi et son histoire, il y a celle des exclus, le libre penseur, le solitaire, le manouche, l’étranger, le drogué… la revanche d’une femme et une vengeance sur soi-même. Des personnages très denses, que l’on connaît parce qu’ils nous ressemblent, jusqu’au-boutistes, contradictoires, attachants et quelques sangliers au cœur de ces « Battues ». Il faudrait un Chabrol pour mettre en images ce puissant roman avec sa narration très habile où les chapitres ne suivent pas la chronologie mais plutôt les temps de déduction de cet imbroglio, dans l’esprit de Rémi Parrot.
Antonin Varenne – Battues – Écorce 2015.
Bonjour, merci pour cet article. Par contre je voudrai vous signaler que votre image est en 404 chez moi 😉
A bientôt
Anne
Je note! Merci