Milo Milodragovitch attend peinardement ses 52 ans pour toucher le pactole, l’héritage paternel. D’ici là, il vaque pesamment, enchaînant menues enquêtes, nombreux verres et quelques lignes. Lorsqu’une vieille amie de son père le contacte pour une enquête a priori très facile, accompagnée d’un beau chèque, Milo plonge. En arrière-plan, l’idée de quitter le climat rigoureux du Montana pour les plages mexicaines. À partir de cet instant, son monde vacille et ses repères habituels ne sont que souvenirs. Entre militants écolos, indiens dont l’animal totem est l’ours et tueurs envoyés par l’industrie de traitement des déchets, Milo tente de garder le fil en s’envoyant rail sur rail. Du grand James Crumley, de l’humour, des personnages remarquables – surtout les femmes, des balles, des grenades, du sang et quelques larmes, « La danse de l’ours« , roman écrit au cœur des années 80 est une vision du basculement de notre société vers une absence d’éthique revendiquée et un matérialisme total. Un petit bonheur à l’état brut.
James Crumley – La danse de l’ours – Gallmeister 2018