Titre un peu moqueur pour le thriller de Nick Stone, « Voodoo Land » qui se déroule à Miami, entre flics plus ou moins corrompus, narcotrafiquants colombiens et haïtiens, maquereaux et tueurs haïtiens, le tout sur fond de vaudou. On retrouve Max Mingus, alors qu’il est encore flic, quelques années avant son aventure haïtienne, « Tonton Clarinette« . J’ai lu avec envie ce thriller, tant j’avais apprécié « Tonton Clarinette » qui nous projetait Haïti et sa magie noire en pleine poire. « Voodoo Land » juxtapose plein d’ingrédients pour tenter d’obtenir une bonne recette, mais trop de clichés noient l’intrigue pour apprécier complètement ce thriller. Pourtant les ingrédients sont bel et bien présents, une équipe chocolat-vanille pour les deux flics intègres (au sens américain du terme, un peu justiciers sur les bords), un chef totalement corrompu par et pour le pouvoir, un indic caricatural du type Huggy les bons tuyaux, et une kyrielle de méchants aux portraits stéréotypés : une prêtresse vaudou, son éminent disciple qui se veut la réincarnation de Salomon Boukman et dirige tout un cartel, son fils souvent très niais et rarement brillant (schizo ?) qui frelate dans le banc des morues, un méchant tueur aux ordres de Salomon Boukman et aux dents de piranhas… une pincée de jolies filles, dont une amoureuse du flic blanc, une lutte entre pègres pour assurer le contrôle du trafic de blanche(s). Mais voilà, c’est un peu trop, en résumé, un bon thriller qui se lit vite, mais sans originalité et pire que tout, une happy end. Déçu, mais peut-être surtout parce que j’attendais beaucoup de la suite (qui s’avère le début) des aventures de Mingus après « Tonton Clarinette » et l’interview de Nick Stone par Christophe Dupuis. Un attrait particulier, cependant pour ce thriller, la présentation d’un Miami et de l’histoire du développement de ses quartiers cubains et haïtiens par des promoteurs visionnaires.
Nick Stone – Voodoo Land – Gallimard 2011
Nick Stone – Tonton Clarinette – Gallimard 2008, prix SNCF du polar