Bernard Günther traverse les pages sombres de l’Allemagne nazie d’abord comme détective privé, puis comme policier rattaché au régime avant de redevenir détective après la guerre. Pendant ces trois périodes – dont les deux premières se passent à Berlin et ses environs immédiats (Postdam) et la dernière à Wien – Günther apparaît comme un anti-héros, citoyen lambda engagé dans la machine nazie, maugréant contre le régime mais sans jamais s’y opposer frontalement. De 1934 à 1947, Philip Kerr nous promène au milieu des machinations de l’appareil nazi dans une ambiance glauque à souhait. Les scènes de vie sont toutes exacerbées pour pallier la froideur du quotidien nauséabond…
On lit la trilogie rapidement, comme un scénario de BD, cela peut faire penser à une œuvre de Jean Vautrin – lui même scénariste de film et intervenant sur des BD (Le cri du Peuple de Tardi).
Philip Kerr – La Trilogie berlinoise : L’Eté de cristal – La Pâle figure – Un requiem allemand – Le Masque 2010.