Caryl Ferey délaisse le polar pour un court roman noir, de belle facture, où il narre au travers d’une nuit d’errance dans « Les rues de San-Francisco », les parcours déprimants de Sam, Sioux Oglala qui a poinçonné toutes les étapes de sa vie d’indigène états-unien, alcool, déprime, chômage, alcool… et Jane, ploucarde devenue mannequin, puis unijambiste suite à un vilain accident. Il aborde très vite la lente agonie des peuples amérindiens, la fulgurance de la musique d’Oakland, le rejet de la pauvreté, au travers de quelques lignes… épaisses comme un rail. Une balade en cable-car, une lente montée dans Main Street, une apogée au Bloody-Mary, un shoot et une descente finale.
Court, dense, une nouvelle très punk-attitude, un bel ouvrage.
Caryl Ferey – Les rues de San-Francisco – Arthaud 2014