Je surfe sur le Caïman et découvre Annabelle Léna et son atmosphère noire, psycho, étouffante comme peut l’être Marseille sans Mistral. « Enfin (tous) réunis », son deuxième roman, nous conte l’histoire d’une déchéance, à la suite de la perte de l’amour. un homme, commissaire au doux nom de Rognes, vit dans le passé. De cette absence, il oublie de vivre, devient incompétent, inhumain, détestable et veule. Une affaire de meurtres de proxénètes, au détour d’une photographie oubliée, va raviver les souvenirs familiaux et avec ceux-ci la flamme de l’auto-destruction. Un polar très noir, où le personnage central vacille entre déprime et colère, méprise toute humanité et en premier, celle de ses collègues. Le peu d’amour qui pourrait lui être donné est rejeté avec vigueur, car cet homme ne croit plus aux sentiments.
Marseille apparaît dans ses extrêmes, à la fois, tellement vraie et tellement caricaturale, mais sa description renforce l’ambiance de cette chute humaine.
Une belle écriture, une histoire prenante dont on perçoit la fin que l’on espère toute autre. Une nouvelle plume à ranger dans les bonnes, un polar court et percutant. Ne vous laisser pas déprimer par la qualité imparfaite de l’enveloppe, le plat qui est dedans est savoureux !
Annabelle Léna – « Enfin (tous) réunis » – Éditions du Caïman 2013
Merci pour cette belle chronique… et désolé pour l’enveloppe, mais on améliore petit à petit ! Pour info, Enfin tous réunis fait partie de la sélection finale du prix Anguille sous roche organisé par le festival de Saillans (26) L’info vient de tomber !