●●●○○ Grande dépression au royaume du Danemark

Dybt at faldeDan Sommerdahl, publiciste en dépression, devient détective sous les doigts de Anna Grue dans ce premier opus « Dybt at falde » (chute profonde, grosse déprime…). Une fois encore, la ligue des éditeurs aux traductions de titres les plus mauvaises a brillamment frappée en intitulant le bouquin « Je ne porte pas mon nom ». Vous allez me dire que le danois n’est pas forcément la langue la plus enseignée dans nos contrées ! Certes. iIl n’empêche, je ne sais si cela tient du hasard ou d’un complot diabolique, mais les derniers polars que j’ai lu ont un titre français abominable et souvent minable. Mais revenons à l’histoire de ce thriller politique. Christianssund, ville prospère, bourgeoise et profondément luthérienne conjugue la paix de ses habitants avec leur profonde hypocrisie. À partir d’un crime au sein d’une agence publicitaire (parangon du faux (…)

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●●○○○ Le retour de Butch Cassidy en Patagonie

Raúl Arcemi nous balade à fond d’express antédiluvien au cœur de la Patagonie, sur la Trochita, le tortillard andin, aujourd’hui en voie de disparition. Dans ce tortillard ont pris place deux aventuriers néophytes, un marin et un conducteur de métro, porteños, sur les traces de Butch Cassidy et de Juan Bautista Bairoletto. De fait, les deux amis prennent les identités des deux bandits, l’un se référant à une soi-disant filiation et aux cahiers de son « grand-père » pour le guider sur l’attaque du train, l’autre plus proche de l’esprit qu’animait le célèbre anarchiste argentin. Raúl Arcemi s’amuse de la proximité des deux « héros » et de leurs doubles, rappelant au passage (…)

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●●●○○ Le sixième passager

À la suite d’un crash d’avion, Kristina Vendel, la commissaire philosophe de Theodor Kallifatides enquête sur la mystérieuse identité du sixième passager, un enfant à la peau sombre. À partir de cette trame ténue, Kallifatides, avec une belle écriture nous emmène sur les trafics entre riches et pauvres, entre Nord et Sud, dénonçant avec finesse la misère de notre monde. Il assène son message avec pointillisme, partant des portraits de chaque protagoniste, et tissant peu à peu une toile qui nous enferme au cœur de l’hypocrisie de notre société. Comme le résume si bien l’un de ses personnages « Survivre est le devoir le plus important de chaque être humain » (…)

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●●●○○ L’habit ne fait pas le moine

L’habit ne fait pas le moine et heureusement pour Christopher Goffard qui dans son premier roman « Snitch Jacket » nous livre l’épopée ridicule d’un loser californien. Un titre français pitoyable(*) « Profession balance » et une couverture tirée d’« Auto-Moto », deux bonnes raisons de passer tout droit et d’aller effleurer les pages du bouquin voisin. Et ce serait dommage. Car « Snitch Jacket » mérite le détour. Ce polar propose une histoire des à-côtés californiens en décrivant les délaissés du rêve américain, qu’ils soient avocat d’office, truand minable, flic corrompu, yuppie se voulant hippie, artiste devenu commercial… tous de doux rêveurs, tous des faux-semblants (…)

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Pause écran blanc #1 – Killer Joe

Tracy Letts écrit des pièces qui se passent au Texas dont « Killer Joe », admirablement mis en images et en musique par William Friedkin. Un vrai polar au pays des cul-terreux, avec leur accent à couper au couteau. Le cinéaste fait un boulot fantastique sur le scénario habilement écrit du dramaturge. À voir pour savourer 90′ d’absurdités, de crudités et de violences, avec un rictus au coin des lèvres. Merci Satan ! Pour vous convaincre la bande annonce et l’excellente critique d’Emmanuelle Spadacenta (…)

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●●●●○ Nobody move

Denis Johnson est un auteur recommandé par Philippe Djian et traduit par Brice Matthieussent (Jim Harrison). Ceci est parfois mieux qu’une longue page d’introduction. Denis Johnson écrit d’une manière ultrasynthétique, sans fioriture, sur une rythmique classique basse-batterie qui explose les tympans et surtout les neurones. C’est du bon, du tout bon, et pour cette fois, c’est un polar avec « Personne bouge » (Nobody move). La parade des loosers aurait pu être un titre alternatif à cet excellent roadmovie qui se déroule sur quelques miles californiens entre Bakersfield et Oroville, le long de la Feather River. Le roman claque en quatre temps, tous d’égale intensité (…)

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●●●●● Réveillez le mort

Le deuxième opus traduit chez nous de Roger Smith est de la dynamite. « Wake up dead« , titre original malheureusement très mal traduit par Calman-Lévyn (« Blondie et la mort »), traite de la vie à Cape Town avec encore plus d’acuité et de violence que ne l’ont fait Deon Meyer ou Caryl Ferey. Les morts pleuvent dans les Flats, les survivants s’entretuent sous la Table et le Lion, on revoit le Cap et sa géographie discriminante au fil des pages, on y croise sa formidable énergie, son attrait international, ses townships où l’on rêve de banlieue et où les oubliés survivent au gré des gangs et de leurs sons respectifs, entre deux doses, entre deux crimes. Roger Smith est un grand, sans doute (…)

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