Un léger malaise après avoir lu « Voici le temps des assassins » de Gilles Verdet. Un roman très bien écrit, une belle langue, une intrigue qui renvoie à la Commune, aux Vilains Bonshommes et aux tentations communautaires des années 1970. Beaucoup de matière, un « héros » balbutiant entre ses amours perdues, ses amis qui meurent les uns après les autres, assassinés, les questions de la cinquantaine, son errance et comprendre pourquoi. L’histoire démarre sur les chapeaux de roues avec un braquage qui se termine vite et mal pour un de ses auteurs. Puis un suicidé non volontaire… deux amis proche de Paul. Une femme s’immole. Débute la série de questions. Aidé par un historien et Jeannette, la concierge de son immeuble – sur laquelle on aimerait en savoir un peu plus – notre quinquagénaire va remonter le cours de l’Histoire et celui de son histoire. En suivant Rimbaud, le poète maudit et son œuvre, en suivant la souffrance des êtres et leurs fêlures intimes, Gilles Verdet nous emmène loin au cœur de chacun.
Un roman bien structuré et pourtant ce léger malaise, dû sans doute à une fin abrupte et à des questionnements non résolus concernant les assassins, le parcours de Jeannette… Cela reste une belle découverte, surtout sur le plan littéraire.
Gilles Verdet – Voici le temps des assassins – Jigal 2015